C'est le chef de la diplomatie en personne qui a fait connaître sa décision au Parlement : vendredi, il demandera à l'ambassadeur érythréen des explications sur les événements de la semaine dernière devant un hôtel de Veldhoven, près d’Eindhoven. Un face-à-face avait alors opposé des membres de la jeunesse du parti unique au pouvoir en Erythrée réunis en séminaire et des réfugiés qui s'étaient réunis, eux, pour dénoncer leur présence et leur intimidation constante de la diaspora.
C'est finalement le maire de la ville qui a fini par interdire la tenue de ces deux jours de propagande gouvernementale. Une interdiction confirmée dans la foulée par la justice, laquelle a même prié les participants de quitter la commune avant le soir.
Il faut dire que ce séminaire se tenait dans un climat de méfiance. La presse avait révélé les pratiques d'extorsion et les menaces visant les réfugiés érythréens aux Pays-Bas. Et le gouvernement avait exprimé son « malaise » avant la venue, pour l'occasion, du puissant Yemane Ghebreab, un proche conseiller du dictateur érythréen, détenteur d'un visa Schengen, et donc habilité à se transporter où il le désire en Europe. Cet idéologue est le principal animateur de ce mouvement nationaliste, que certains qualifient de « milice ».