L’ombrageux président Issaias ne s’exprime pas souvent. Depuis quelques années, il n’accepte plus les interviews avec les médias étrangers, avec qui ses relations sont exécrables.
Hier soir, c’était son traditionnel entretien du Nouvel An avec la télévision d’Etat Eri-TV. Après de longues digressions sur l’eau, l’énergie, le transport, le président érythréen a brisé la monotonie. Interrogé sur les milliers de jeunes qui fuient l’Erythrée chaque année, il a fait porter le blâme à l’Europe.
Il s’est particulièrement emporté contre François Hollande, qui avait déploré l’année dernière à Malte que l’Erythrée se vidait de sa jeunesse.
« Qu’est-ce qu’il en sait ? s’est-il emporté. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire ? (…) Lui et Angela Merkel (…) tout ce que je peux dire, a-t-il poursuivi, c’est que ces gens doivent être mentalement dérangés ».
La chancelière allemande a provoqué sa colère pour s’être rendue récemment chez son rival éthiopien et avoir offert une aide financière européenne pour accueillir les jeunes fugitifs érythréens.
Issaias Afeworki a toutefois fait savoir qu'« il n’y avait pas d’inquiétude à avoir. Leur temps sera écoulé avant qu’ils soient parvenus à accomplir leur rêve de fous ».