[Reportage] Le Cap-Vert un an après l'élection d'Ulisses Correia e Silva

Il y a tout juste un an, le nouveau Premier ministre, le libéral Ulisses Correia e Silva, prenait ses fonctions dans l’archipel du Cap-Vert. Sa victoire aux législatives mettait fin à 15 ans de règne des socialistes et éveillait d’énormes attentes au sein de la population. Quel bilan un an après ?

Au marché central de Praia, les étals sont bien achalandés, mais les clients peu nombreux. Malgré la volonté de dynamiser l’économie, le chômage est toujours important,

Josaine, 35 ans, est fâchée contre le gouvernement. Selon elle, « il n’a rien fait. Il n’y a pas de travail.»  « A la télévision ils ont dit "on va faire ça et ça", mais ils n’ont rien fait », lâche-t-elle.

Il y a un an, Sara a voté pour le changement, un an après, déçue, elle rêve comme beaucoup de quitter le Cap-Vert. « C’est très triste pour le Cap-Vert. Je rêvais que mon pays allait devenir un pays comme la France ou l’Amérique », dit-elle.

Pour Margarida, comptable, l’échec du gouvernement, c’est de ne pas réussir à réduire, comme il l’avait promis, les écarts entre les différentes couches de la société : « La position sociale de la personne n’a pas changé. Les pauvres continuent à être pauvres. »

S’il est censé rester en retrait sur les questions politiques, le président de la République, Jorge Carlos Fonseca, lui aussi libéral comme le Premier ministre, souhaite que le gouvernement accélère ses réformes. « Il faut aller plus vite sur la question du chômage, de la croissance économique et de la réduction de l’insécurité », reconnaît-il.

Un an après sa prise de pouvoir, le gouvernement capverdien est donc loin d’avoir réussi son pari : relancer l’économie.

Partager :