Deux facteurs expliquent ce très fort taux d'abstention. Le premier, c'est la répétition : plus de 350 000 Cap-Verdiens étaient appelés à voter pour la troisième fois de l'année, après les législatives de mars et les municipales de septembre, il y a tout juste un mois. Deux scrutins déjà remportés par le parti du président sortant et donc désormais réélu, Jorge Carlos Fonseca. Les Cap-Verdiens se sont naturellement montrés cohérents avec leurs précédents votes. Ils n'avaient de toute manière guère le choix.
C'est là le second facteur d'explication du peu d'intérêt des Cap-Verdiens pour cette présidentielle : après sa double défaite lors des précédents scrutins, le principal parti d'opposition et ancien parti unique, le PAICV, avait fait le choix de ne même pas présenter de candidat. Les deux seuls adversaires de Jorge Carlos Fonseca, tous deux indépendants, étaient de fait réduits au rôle de figurants.
Cette décision aura privé la présidentielle cap-verdienne de suspense, mais elle aura également eu le mérite de mettre en valeur des principes de démocratie et d'alternance. Une campagne sans tension et sans violence, des résultats sans surprise, mais sans contestation, une véritable source d'inspiration.