Avec notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota
Les maires libyens disent avoir déjà suffisamment à faire dans un pays toujours en crise politique. Ibrahim Aribi est conseiller municipal à la mairie de Tripoli où vivent plus de 7 000 réfugiés. Pour lui, le plan européen n'est vraiment pas une bonne idée. « Je ne suis pas d'accord avec ce plan, explique-t-il. Le flux de migrants en Europe va baisser, oui, mais cela signifie aussi que c'est en Libye que ces personnes vont rester et cela va encore accroître nos problèmes. C'est déjà compliqué chez nous. Si tous ces réfugiés ne peuvent plus traverser la Méditerranée et s'ils doivent rester chez nous, cela ne fera qu'empirer notre situation. »
Il y a un manque de moyens, déplore le maire de Zentan : la Libye ne pourra pas contenir sur son territoire une arrivée massive de migrants. « A Zentan, on a plus de 20 000 migrants. Ils vivent dans des conditions très difficiles, parce que nous n'avons pas assez d'argent pour prendre soin d'eux, pas assez de nourriture, de médicaments. La situation humanitaire est catastrophique », commente Mustafa Albarouni.
Hors de question pour ces élus locaux de porter le fardeau tout seuls. Ils pourront apporter une aide humanitaire, disent-ils, mais pas régler une nouvelle crise migratoire.