Les secours ininterrompus de ces derniers jours portent à plus de 8 500 le nombre de migrants Africains, arrivés sur les côtes du sud de l'Italie, depuis le début de l'année. Un chiffre jamais atteint en cette période, rapporte notre correspondante à Rome, Anne Le Nir.
Difficiles conditions météo
L'hiver, les conditions météorologiques rendent les traversées en mer encore plus périlleuses. Selon les estimations des organisations humanitaires, près de 230 autres migrants sont morts dans le canal de Sicile depuis le 1er janvier.
Pourquoi partent-ils en hiver ? « A mon avis, beaucoup d'entre eux pensent que les choses vont bientôt changer, explique à RFI Leonard Doyle, porte-parole de l'Office international des migrations (OIM). Ils voient ce qui s'est passé en Turquie, le fait que cette frontière avec l'Europe, avec la Grèce, soit désormais fermée. Alors ils se disent : il faut y aller maintenant.
Et puis, les passeurs aussi les poussent à partir. C'est un business. Les passeurs veulent être sûrs de faire le maximum de profits avant que l'Union européenne ne bloque tout. En fait, leur seul intérêt est de gagner de l'argent. Ils ont seulement besoin qu'une majorité des migrants arrivent sains et saufs de l'autre côté pour pouvoir continuer. Si tout le monde se noyait, leurs affaires n'iraient pas aussi bien. C'est vraiment un business cynique ».
De plus en plus d'enfants seuls
En outre, les équipes médicales qui accueillent les migrants observent parmi les nouveaux arrivés un nombre croissant de personnes portant sur leur corps les marques de tortures subies en Libye.
Pour sa part l'ONG Save the Children s'inquiète du nombre toujours plus important d'enfants, âgés de moins de 13 ans, qui arrivent seuls. La situation est d'autant plus alarmante que les deux navires des organisations humanitaires SOS Méditerranée et Médecins sans frontières œuvrent bien au-delà leur capacité.
A (ré)écouter → Sauvetage des migrants, au large de l'enfer libyen