Tunisie: quelle place pour les femmes dans l'UGTT?

Quelle doit être la place des femmes dans les différentes directions de l'UGTT, le grand syndicat tunisien couronné prix Nobel de la paix en 2015 pour son rôle dans la chute de Ben Ali en 2011 ? Les débats ont été vifs mercredi lors du congrès de la centrale syndicale, le premier depuis 2011. Finalement, les congressistes ont accepté un quota de deux femmes dans chaque instance de décision. Pour les femmes de la centrale syndicale, il était temps que leur militantisme soit reconnu.

Pour se faire entendre, elles ont planté leur tente à quelques mètres du bâtiment où se tient le congrès, avec ce message : « Nous sommes vos partenaires dans le militantisme et donc pourquoi pas vos partenaires ? C’est le slogan qui est sur la tente, là. Pourquoi pas vos partenaires aussi dans les postes de décision ? »

Souad Khallouli est en ce moment simple adhérente de l'UGTT, mais elle regrette qu'aujourd'hui il n'y ait aucune femme parmi les 13 membres du bureau exécutif. Un regret partagé par Wassila Ayachi, qui elle, s'est portée candidate : « C’est abusif de laisser la femme à côté après la révolution, après la bataille qu’elle a menée, qu’elles ne soient pas représentées ».

Un quota minimum de deux femmes à tous les niveaux de décision a finalement été adopté, mais il ne sera pas obligatoire avant cinq ans pour le bureau exécutif. Et selon Fathi Ferik, un congressiste, il n'est pas souhaitable d'imposer plus de femmes pour l'instant : « Pour le moment, c’est suffisant parce qu’il n’y a pas beaucoup de femmes qui sont secrétaire ou secrétaire adjoint dans les syndicats. C’est pour ça que la femme aussi, elle doit travailler, elle doit s’imposer ».

Les femmes représentent plus de 50% des membres de l'UGTT, mais elles sont aujourd'hui sous-représentées dans les instances dirigeantes du syndicat.

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