C'était sans compter sur la détermination du Cnared de boycotter un facilitateur tanzanien qu'il a récusé après ce qu'il a qualifié d'un alignement pur et simple sur les positions de Bujumbura.
Cette plateforme a donc enjoint à ses membres de ne pas faire le déplacement d'Arusha, et il a été largement suivi : seuls six sur la vingtaine d'invités ont décidé de répondre présents lundi dans le nord de la Tanzanie.
Trop peu aux yeux de la facilitation, qui aurait alors décidé d'élargir cette réunion aux opposants de l'intérieur et à des leaders de petits partis proches du pouvoir burundais, qu'il avait pourtant déjà vus à Bujumbura en décembre 2016.
Et signe que cela s'est fait précipitamment, c'est le secrétariat général de l'East african community qui s'est chargé de convier ces invités de dernière minute samedi 14 janvier, contrairement aux opposants de l'extérieur approchés par l'équipe du facilitateur plus d'une semaine plus tôt.
Ce qui ne l'a pas empêché de décider d'aller de l'avant. ll a annoncé comme prévu sa feuille de route pour une sortie de crise au Burundi. Elle passe par l'organisation à la mi-février d'un nouveau round du dialogue inter-burundais toujours à Arusha, mais avec cette fois tous les conflits afin d'aborder pour la première fois les questions de fond.
Il s'agit notamment de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale et d'une organisation consensuelle des élections de 2020. De quoi accentuer encore un peu plus son divorce d'avec le Cnared.