« La voix de dieu va faire trembler le ciel et la terre et à cause du Burundi (…) le feu de dieu va brûler tout ce qui est superflu ». Ces mots prononcés par le président au cours d’une cérémonie religieuse suscitent l’inquiétude, notamment parmi les membres de la société civile en exil, comme Vital Nshimirimana, président du Forum pour le renforcement de la société civile au Burundi (FORSC) : « Le noyau du régime construit son pouvoir autour d’un discours de la haine. (…) C’est une menace à peine voilée contre tous les opposants. C’est une annonce du nettoyage politico-ethnique qui continue ».
Une « croisade »
Ce discours est prononcé lors d’une « croisade », c’est à dire une semaine de célébration religieuse organisée par le couple présidentiel, en présence des plus hautes autorités de l’Etat. Pour les ONG de lutte contre la corruption, cela relève « de l’abus de bien sociaux ». Ce que dément Jean-Claude Karerwa, porte-parole adjoint de la présidence burundaise : « Personne ne pourra apporter de preuves que la logistique utilisée pour ce genre d’activités provient du Trésor public. Il n’y a rien de menace, il n’y a rien d’apocalyptique. Dans la fin du message du président lors de la "croisade", c’est un message de paix, c’est un message à la réconciliation ». Cette proximité entre politique et religion, continue de faire grincer des dents au Burundi, République laïque selon sa Constitution.