Trois mois de prison pour une escroquerie de 200 000 dollars, la peine prononcée contre Désiré Uwamahoro n’en finit pas d’interroger, en raison de sa clémence. Le procureur avait requis un an ferme.
Pour président de l‘Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), Pierre Claver Mbonimpa, c’est du jamais vu : « Des prisonniers qui ont commis certaines infractions ont été condamnés à trois ans, à cinq ans, à dix ans même. Je crois qu’il serait le premier à être condamné à trois mois pour cette infraction. On a voulu le protéger et d’ailleurs, tous les policiers ou militaires qui ont commis des violations, des forfaits, on les protège au lieu de les punir. Et au lieu de les condamner, on essaie toujours de les protéger. Et vous allez voir la fois prochaine, il va monter de grade ».
Promotion
Condamné à cinq ans de prison en 2012 pour actes de torture, le colonel Uwamahoro n’a jamais purgé sa peine. En revanche, il a reçu une promotion.
Les autorités judiciaires n’étaient pas disponibles ce mercredi pour expliquer ces anomalies, telle que la peine de cinq ans prononcée pour ses complices, pourtant censés être moins responsables que Uwamahoro. Le colonel, lui, a déjà purgé les deux tiers de la peine. Il peut donc être libéré immédiatement et reprendre du service dans les forces de sécurité.