Après l'essence, la bière, le sucre et la téléphonie mobile, c'est le prix du ticket du transport des personnes et des marchandises qui vient d'augmenter de 12% au Burundi.
L'objectif du gouvernement est très simple, selon le président de l'Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) au Burundi, Gabriel Rufyiri. « C’est pour combler le déficit budgétaire qui a été causé par le tarissement des aides extérieures suite aux sanctions qui ont été infligées au gouvernement burundais, et de l’autre côté par la diminution sensible des taxes causée par la crise », explique-t-il.
Il faut dire que malgré ces défis, Bujumbura n'a pas revu ses ambitions à la baisse. Au contraire, son budget annuel a augmenté. Une augmentation qu'il finance à coups de taxes sur la consommation, explique cette figure de la société civile burundaise, aujourd'hui en exil.
En mars 2015, juste avant le début de la grave crise qui traverse ce pays, le pouvoir avait dû reculer devant la mobilisation populaire après avoir tenté d'augmenter les prix de ces mêmes produits.
Aujourd'hui, cette population vit dans « une misère sans nom », assure Gabriel Rufyiri, mais elle n'ose plus protester. « Tous les Burundais sont mécontents aujourd'hui parce qu’on ne peut pas s’exprimer librement. C’est clair, il n’y a plus de liberté publique au Burundi. Il y a une peur généralisée dans notre pays. Ce qui est instauré dans notre pays, c’est la terreur. »
De son côté, le gouvernement burundais tente de minimiser l'effet de ces mesures en assurant que le Burundi est jusqu'ici le pays où l'on paye le moins d'impôt dans la région.
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