On dit que Mohamed Osman Jawari a des allures de médecin : d'inamovibles lunettes sur le nez, des costumes élégants, les cheveux et la barbe blanche. Dans le monde politique somalien, cet avocat de 72 ans apparaît en tout cas comme un honorable doyen, lui qui fut plusieurs fois ministre de l'ancien président Siad Barre avant de prendre la route d'un long exil en Norvège. Revenu au pays pour se lancer en politique, il fut même président par intérim pendant deux mois en 2012.
Dans un scrutin à bulletins secrets diffusé en direct à la télévision, 259 députés somaliens l'ont préféré de près de cinquante voix à son rival, l'ancien ministre Abdirashid Hidig. Un homme de terrain peut-être plus proche des imprévisibles commandants militaires que des politiciens de Mogadiscio.
En vertu du système électoral basé sur l'affiliation aux clans qui constituent la nation somalienne, l'élection de ce membre des Digil et Mirifle signifie la mise hors course de leur candidat à la présidentielle, Sharif Hassan Sheikh Aden. La présidence somalienne se jouera donc entre deux clans puissants du nord et du sud du pays : les Darod d'un côté et de l'autre, les Hawiye.
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