Afrique du Sud: au 105e anniversaire de l'ANC, Zuma reconnaît des «erreurs»

En Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC) fêtait à Soweto son anniversaire ce dimanche 8 janvier, le 105e depuis sa création. Lors de son discours, Jacob Zuma a dressé les grands objectifs politiques pour l'année à venir, comme le veut la tradition. L'ANC traverse actuellement une période de turbulences : après un fort recul dans les urnes lors des élections municipales d'aût 2016, le parti majoritaire est traversé par de fortes divisions internes. 

La pluie n'a pas découragé les militants de l'ANC qui sont venus des quatre coins du pays pour fêter l'anniversaire de leur parti. Malgré une année difficile, les regards sont tournés vers l'avenir. Sello en est sûr, son parti continuera de gouverner encore longtemps : « En tant que Sud-Africains, nous devons être unis et soutenir l'ANC. Je peux vous dire que l'ANC va gouverner jusqu'à ce que Jésus revienne. Et ce n'est pas près d'arriver ». 

Mais certains militants se disent déjà prêts pour un changement de leadership. « Je pense que le prochain président sera plus attentif que Jacob Zuma, à cause des difficultés que nous avons eues ces dernières années. Il travaillera aussi sûrement plus que notre président actuel », dit un autre militant.

Les vétérans de l'ANC et plusieurs ministres estiment aujourd'hui que Jacob Zuma devraient céder la place. Une initiative critiquée par Sello. « La seule manière de survivre et de soutenir cette organisation, c'est de parler des problèmes à l'intérieur du parti, au lieu d'aller dans les médias pour critiquer notre leader Jacob Zuma, en disant qu'il n'est pas un bon leader. C'est un très bon leader », estime-t-il.

Pour Banni, ce sont les guerres de pouvoir au sommet de l'ANC qui abiment le parti, alors que la base militante reste solide selon lui. « Les défis sont nombreux, il y a deux clans : ceux qui soutiennent le vice-président Ramaphosa et ceux qui soutiennent Nkosasana Dlamini-Zuma. Mais c'est le leadership qui crée les division. Au bout du compte, ce sont eux qui veulent se placer, pas nous », souligne-t-il.

Alors que la centrale syndicale Cosatu appuie la candidature de Cyril Ramaphosa, la ligue des femmes de l'ANC vient d'apporter son soutien à Nkosasana Dlamini-Zuma. Mais pour Masana, ces dissensions sont synonyme de vitalité démocratique. « Nous affrontons ces défis démocratiquement dans la mesure où tout le monde peut s'exprimer. Et je pense que nous ne devrions pas uniquement faire notre introspection sur ce qui ne va pas, mais aussi trouver des solutions pour l'avenir. »

Les mauvais résultats électoraux de l'ANC ont frappé les militants. Lors de son discours, Jacob Zuma a d'ailleurs reconnu les « erreurs » du parti : « L'ANC a entendu le message du peuple lors des élections municipales d'août 2016. Nous acceptons nos erreurs. Et nous devons les corriger. Nous devons nous unir contre nos ennemis : le chômage, la pauvreté, et les inégalités... au lieu de nous battre les uns avec les autres ».

L'année qui s'ouvre s'annonce d'ores et déjà périlleuse pour l'ANC, qui doit choisir son nouveau président dans quelques mois.

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