L'année 2016 aura été catastrophique pour l'ANC. Le mouvement a souffert des différents scandales impliquant son président Jacob Zuma. Et lors des élections locales il y a quelques mois, le parti est tombé à son plus bas niveau historique, obtenant tout juste 54% des suffrages.
Pour Tinyiko Maluleke, professeur à l'université de Pretoria, il en va de la survie même du parti historique de Nelson Mandela. « Certes le président Zuma et l'ANC ont survécu aux différentes affaires, explique-t-il, comme le scandale de sa résidence privée Nkandla, le jugement sévère de la Cour constitutionnelle ou bien la claque aux élections locales, mais nous savons à quel point ces dégâts ont abîmé la stature morale de l'ANC. »
Le parti est d'autant plus affaibli qu'il doit élire un nouveau président d'ici la fin de l'année et qu'il est profondément divisé, entre pro-Zuma et ceux qui veulent une réforme en profondeur.
Pour Sithembil Mbete de l'université de Pretoria, la guerre entre factions ne va pas arranger l'image du parti : « Malheureusement, je pense qu'il n'y aura pas grand-chose de nouveau cette année. Nous nous dirigeons vers la conférence nationale de l'ANC en décembre, et donc ce à quoi nous allons assister ce sont les préparations entre les différents groupes, les différentes factions, les différents agendas. Et tout ça va prendre le dessus sur les grands dossiers et les problèmes du pays. »
2017 va être cruciale, l'ANC est à un tournant dans son histoire : soit il réussit à rectifier ses erreurs ou il risque de devenir un vieux parti de libération et perdre les prochaines élections.