« Nous sommes déjà sur place, mais il y a eu un déploiement de la police. Donc, on ne sait pas comment on pourra commencer. » Des activistes sont stressés, aux aguets. Ils tournent autour des lieux prévus pour leur campagne de sensibilisation. Partout la police, à l’affût de tout rassemblement. Le mot d’ordre de la plateforme « Bye bye Kabila », c’est d’éviter toute confrontation
« Maintenant notre plan, explique l'un des manifestants, comme on a envahi le lieu où on devait se rendre, on va chercher notre allié. Ca ne va pas prendre de temps, en plus tous les militants sont là. Il suffit seulement de changer l’itinéraire et on va commencer. Tout le monde est déjà là. Si la police vient nous disperser, on va peut-être couper, mais sinon, on va sensibiliser, même jusqu’au soir. »
Finalement, une vingtaine de militants arrivent à tromper la vigilance de la police et distribuent pendant quelques minutes des tracts. « Kabila doit quitter, Kabila doit partir, il a déjà fait ses deux mandats, il doit savoir que la Constitution existe, il doit la respecter, en quittant le pouvoir le 19 décembre. »
Sur les tracts, l’article 64 dans son intégralité qui appelle à s’opposer à la prise du pouvoir par la force ou à l’exercer en violation des dispositions constitutionnelles. Pour les autorités, il s’agit là d’une activité subversive menée par « des jeunes voyous ». La question du maintien au pouvoir de Joseph Kabila serait tranchée depuis la signature de l’accord politique entre la majorité et une frange de l’opposition.