Du sport, de la musique et surtout des journaux d'information, en anglais, en arabe, Eye Radio, appuyée par la coopération américaine, est populaire à Juba. Vendredi 11 novembre, des témoins le racontent, des agents de la sécurité nationale sont venus tout simplement éteindre l'émetteur et verrouiller les studios dont ils ont emporté la clef.
Dans un communiqué, la direction de la station a indiqué que des contacts étaient en cours pour résoudre le problème, sans donner de précision. Le gouvernement lui non plus n'a pas donné de détails mais pour des employés de la chaîne interrogés par l'Agence France-Presse, c'est vraisemblablement une interview diffusée jeudi dernier qui vaut ses problèmes à la station : celle d'un responsable de la rébellion de l'ancien vice-président Riek Machar.
Au Soudan du Sud, il ne fait pas bon pour les médias faire entendre de voix discordantes. Arrestations, kidnapping, torture, les conditions de travail des journalistes sont en constantes dégradations depuis la reprise des affrontements. En septembre, le Nation Mirror, principal journal en langue anglaise du pays, a été fermé sur ordre des autorités après une Une peu appréciée sur un rapport américain dévoilant l'enrichissement des élites politiques de Juba durant la guerre civile. « Le régime est en train d'enfermer les médias dans un mur de silence », déplorait alors un journaliste sud-soudanais, ancien rédacteur en chef d'un quotidien national qui lui a préféré arrêté son métier.