Lors du rappel de la décision rendue en première instance, Pascal Simbikangwa, blouson de cuir sur les épaules, assis sur sa chaise roulante, secoue la tête comme pour dire : c’est faux. Car en appel, face à cette cour d’assises de droit commun, il va falloir redécortiquer tout le dossier.
Ce qui ne réjouit pas Alain Gauthier, du collectif des parties civiles pour le Rwanda, l’une des cinq associations parties civiles au procès. « Nous avons de nombreux jurés à convaincre de la culpabilité de M. Simbikangwa et on espère non seulement qu’il soit condamné, mais éventuellement qu’il soit condamné même à une peine encore plus importante », souligne-t-il.
Un risque pour Pascal Simbikangwa, puisqu’en France, en cas d’appel incident, la peine de l’accusé peut être aggravée en deuxième instance.
De leur côté, les deux avocats de la défense, parmi lesquels Alexandra Bourgeot, dénoncent un procès inéquitable. « Aujourd’hui, on n’est pas capable de convaincre les témoins de venir témoigner s’ils ne veulent pas. Or, tous les témoins viennent quasiment de l’étranger. On a refusé l’accès au dossier à notre client pendant toute l’instruction. Le dossier fait 21 tomes. C’est lamentable », regrette-t-elle.
Les parties civiles devraient, elles, une nouvelle fois demander la réclusion à perpétuité. La décision en deuxième instance sera rendue le 9 décembre prochain.