Lorsqu’il comparaît devant les assises de Paris en mars 2014, Pascal Simbikangwa, 54 ans, est le premier accusé en France, lié au drame rwandais. Et cet ex-capitaine de la garde présidentielle du régime Habyarimana impressionne la Cour. Sur le banc des parties civiles, Emmanuel Daoud, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), fait face à cet homme paraplégique.
« Pascal Simbikangwa est très content et très satisfait de lui. Il n’hésite pas d’ailleurs à évoquer les ouvrages qu’il a pu écrire, sa capacité à faire de l’analyse stratégique, à y voir clair, notamment au cœur des ennemis du régime qu’il soutenait et qu’il défendait. Il a tout au long de ce procès hésité entre minimiser son rôle et, dans le même temps, dire à la Cour d’assises, je suis quelqu’un d’extrêmement intelligent, d’extrêmement cultivé, en disant : « attention, vous n’avez pas affaire à n’importe qui » », se souvient l'avocat de la LDH.
L’ex-capitaine de la garde présidentielle écope de 25 ans de prison, en 2014, mais, contre vents et marées, Pascal Simbikangwa soutient n'avoir vu aucun cadavre à Kigali, sa défense dénonçant un procès « politique ». Quant à l'accusation, lors de ce second rendez-vous judiciaire, ce mardi, elle devrait à nouveau requérir la réclusion à perpétuité contre celui qu'elle décrit comme un « génocidaire négationniste ».