Le débat a parfois été houleux. Pour de nombreux participants, discuter de la peine de mort est forcément lié à la question du respect de la loi religieuse. C'est le cas de Aïssa Belmekki, anthropologue et favorable à la peine de mort, dans certains cas.
« On ne lui ôte la vie que si, et seulement si, lui-même a ôté la vie à quelqu’un dans le cadre d’un crime prémédité et un homicide volontaire, un crime crapuleux. C’est le seul cas de figure où la peine de mort doit être appliquée. En islam, on appelle cela « je reprends mon dû », a-t-il expliqué.
Pour Said Djabelkhir, chercheur et spécialiste du soufisme, il faut au contraire se détacher des textes religieux.
« Ce sont des textes qui ont été édictés pour un contexte historique bien défini. Ce sont des textes qui répondaient à des besoins anciens, des besoins de la société arabe bédouine du début de l’islam. Or, il se trouve que cette société a évolué et que ces textes-là ne répondent plus aux besoins et aux intérêts de nos sociétés humaines », explique, de son côté, Said Djabelkhir.
Dans la salle, on conteste les propos du chercheur, en répétant que les Algériens sont musulmans. Et le débat se fixe sur la nécessité, pour tout musulman, de suivre le Coran, ce que déplore Said Djabelkhir.
« Il faudrait que les spécialistes débattent d’une façon dépassionnée, sans excommunier l’un ou l’autre. Je suis contre la peine de mort ; je ne suis pas moins musulman que les autres », a-t-il ajouté.