Le Premier ministre a allumé la mèche le 12 septembre. Ce jour-là devant la presse Sir Anerood Jugnauth surprend tout le monde et annonce son départ avant l'heure.
L'annonce est accompagnée d'un deuxième titre médiatique : c’est son fils qui lui succédera.
Le fils, Pravind Jugnauth, est en ce moment ministre des Finances. De formation légale comme son père, il dirige le MSM, parti majoritaire au sein d'une confortable coalition au pouvoir depuis décembre 2014.
La sortie annoncée avant l'heure du père, âgé de 86 ans, au profit de son fils de 56 ans, a fait monter la température politique. L'ex-Premier ministre, Navin Ramgoolam, sévèrement battu aux dernières élections, profite de ce climat pour repartir à la conquête de son électorat.
Le chef de l'opposition Paul Bérenger a qualifié, lui, ce passage de témoin d'immoral, même si, ajoute-t-il, c'est légal.
La Constitution de Maurice, inspirée du modèle britannique, confère en effet à celui qui commande la majorité à l'Assemblée la légitimité première ministérielle. Ce qui est le cas de Pravind Jugnauth. Le fils se prépare à succéder au père à la tête du gouvernement mauricien à tout moment.