La base militaire de Diego Garcia provoque de nouvelles frictions entre Port-Louis, Londres et Washington. Tout est parti d'un ultimatum lancé par le Premier ministre mauricien à l'Assemblée nationale le mois dernier. Sir Anerood Jugnauth donnait jusqu'a fin juin à Londres pour préciser sa position sur l'archipel des Chagos, territoire revendiqué par Maurice et où se trouve la base américaine de Diego Garcia.
Port-Louis menaçait de porter le dossier devant la Cour internationale de justice, si Londres reste silencieuse sur la question. Mais à quelques jours de la fin de cet ultimatum mauricien, les ambassades britannique et américaine se sont fendues d'un communiqué conjoint jugé menaçant, car les deux grandes puissances brandissent le risque de préjudices durables dans leurs relations avec Maurice.
Le bureau du Premier ministre a trouvé le ton « inacceptable » tout comme le leader de l'Opposition, Paul Bérenger. L'ex-ambassadeur de Maurice a l'ONU, Milan Meetarbhan parle lui d'un communiqué « choquant », quand l'ancien président de la République, Cassam Uteem évoque « un chantage odieux ».
Cette polémique s'ouvre alors que la justice britannique devrait se prononcer cette semaine sur le sort des Chagossiens déportés par la Grande-Bretagne dans les années 1960 et 1970 aux Seychelles et à Maurice.