Crise au Zimbabwe: un leader de la société civile enlevé et torturé?

Au Zimbabwe, alors que l'opposition s'apprête à manifester ce samedi 17 septembre à Harare contre le régime du président Robert Mugabe, la société civile accuse le gouvernement d'intimider ses militants par la violence. Et notamment d'avoir enlevé Silvanos Mudzova, un de ses leaders, cette semaine à Harare. Depuis plusieurs semaines, le pays est agité par des mouvements de contestation qui accusent le pouvoir d'avoir mis le pays à genou économiquement. Et la police a interdit tout rassemblement pour un mois.

Selon Tajamuka – un des mouvements derrière la contestation – un de leur militant a été enlevé cette semaine et sévèrement battu. Il s'agit d'un des leaders de la société civile, Silvanos Mudzova.

Selon Promise Mkwananzi, porte-parole du mouvement, Mudzova a été enlevé chez lui mardi soir par six hommes non identifiés. « Ils l'ont pris chez lui, il faisait noir, ils lui ont mis un sac sur sa tête, avant de l'emmener. Ils l'ont battu et lui posé beaucoup de questions. Ils lui ont même fait une injection et l'ont laissé pour mort sur le bord de la route. Ce sont des jeunes délinquants de la Zanu-PF qui essayent d'intimider les militants », explique-t-il.

Mudzova a été retrouvé le lendemain et est actuellement à l'hôpital. Pour le porte-parole du mouvement, il n'y a pas de doute, les autorités essayent d'intimider les militants pour qu'ils cessent toute contestation :

« C'est clair que ce sont les mêmes qui sont derrière l'enlèvement d'Itai Dzamara, il y a plus d'un an. Mais nous allons continuer notre lutte sans relâche. Nous ne sommes pas dissuadés par ce genre de tactique du gouvernement ou d'autres. Nous continuons parce que notre lutte est légale et pacifique. Alors que l'interdiction de la police est illégale, elle va à l'encontre la Constitution et même de la décision de la Haute Cour », dit-il.

Pour Tajamuka hors de question donc de céder. Ils seront samedi dans la rue au côté de l'opposition politique pour demander le départ du président Robert Mugabe.

Appel à manifester

Ils sont 18 partis politiques à avoir appelé à manifester aujourd’hui, malgré l'interdiction des forces de l'ordre. Pour le principal parti d'opposition pas question d'annuler le rassemblement.

« Cette interdiction va à l'encontre de nos droits constitutionnels » affirme un porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique. Il y a quelques semaines la police avait déjà tenté de prohiber tout rassemblement mais la décision qui avait été renversée par la Haute Cour du Zimbabwe.

La confrontation avec la police risque d'être tendue. Il y a quelques jours, le président Mugabe a ordonné que ces manifestations soient réprimées par la force, avertissant que la patience du gouvernement a des limites.

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