Soudan du Sud: combats dans le sud du pays, afflux de réfugiés vers l'Ouganda

Au Soudan du Sud, les accrochages continuent vers la frontière ougandaise, entre différents groupes armés, après les violents combats qui ont éclaté dans la capitale Juba début juillet entre les forces gouvernementales du président Salva Kiir, et celles de l'ancien vice-président Riek Machar. La situation humanitaire inquiète les Nations unies et la Croix-rouge, particulièrement dans le sud du pays, tant pour les populations locales, qui font face aux combats, que pour les réfugiés qui passent la frontière afin de rejoindre l’Ouganda par milliers.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge, la situation humanitaire se normalise peu à peu à Juba mais pas dans l'Etat de l'Equateur oriental, où les violences continuent.

« C’est une région qui était peu touchée par les combats et on a des rapports qu’il y a des accrochages très violents au sud de Juba, dans les équateurs, comme on les appelle », commente Yurg Eglin est le chef de délégation du CICR au Soudan du Sud.

« Il y a très peu d’humanitaires sur place, souligne-t-il. On est en train de faire une première mission dans une ville qui s’appelle Yei vers la frontière ougandaise pour apporter les premiers soins. Il y a beaucoup de gens qui ont quitté leurs villages, les petites villes. »

Mais apporter de l’aide dans la région est difficile déplore Yurg Eglin. « Après, il faut aussi les moyens pour y arriver. On est en plein milieu de la saison des pluies. Les routes sont extrêmement difficiles à pratiquer. Les routes principales commerciales par lesquelles les marchands arrivent dans le pays depuis l’Ouganda. Il y a un grand banditisme, de criminalité, de combats qui affectent l’économie du pays entier. »

Réfugiés en Ouganda

Les combats de la mi-juillet à Juba et le regain de tension au sud du pays près de la frontière ougandaise ont encore aggravé une situation humanitaire déjà catastrophique. Et poussent des milliers de réfugiés à passer en Ouganda.

Nasir Abel Fernandes, coordonnateur des opérations d'urgence au Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, est actuellement à Ajdumani, dans le Nord de l'Ouganda, près de la frontière sud soudanaise.

« Entre le 7 juillet et le 10 août, 73 300 personnes sont arrivées du Soudan du Sud. Avant cela, entre janvier dernier et fin juin, il y a eu environ 34 000 arrivées. Donc ce sont plus de 100 000 personnes qui se sont réfugiées dans la région du Nil Occidental en Ouganda depuis le début de l'année », rapporte-t-il.

Nasir Abel Fernandes insiste sur le fait que ces populations sont particulièrement vulnérables. « Actuellement nous tentons de transférer les gens depuis centres d'accueil surpeuplés, vers un nouveau camp de réfugiés à Yumbe. Ces personnes viennent principalement de Juba, Kajo Keji, et Yei, au Soudan du Sud. Ce sont principalement des femmes et des enfants. Avant ils venaient avec toutes leurs affaires, mais maintenant ils arrivent avec très peu de biens, et à bout de forces... »

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