La délégation burundaise avait déjà montré sa désapprobation en refusant de participer à la deuxième journée de débats. Le même jour, le procureur auprès de la Cour d'appel de Bujumbura demandait la radiation du barreau de quatre avocats ayant contribué au rapport présenté devant le comité de l'ONU contre la torture.
Un très mauvais signe pour Sébastien Touzé, membre de ce comité. « L'attitude de l'Etat démontre clairement qu'il n'y a plus pour eux de légitimité des comités onusiens et encore moins de ceux chargés de la protection des droits de l'homme, dit-il au micro de RFI. C'est vrai que la situation avec le Burundi a tendance à nous échapper et on craint la rupture complète du dialogue. »
Les quatre avocats sont accusés d'être impliqués dans un mouvement insurrectionnel et dans une tentative de coup d'Etat. Des accusations que l'avocat Armel Nyongere nie catégoriquement. « La décision que le gouvernement va prendre ou devrait prendre nous a empêché de continuer notre combat contre l'impunité et de montrer que le gouvernement est entré et participe aux exécutions extrajudiciaires qui se font au Burundi, en utilisant une justice manipulée, une justice corrompue et qui n'est pas indépendante ».
Le comité des Nations unies contre la torture attend une réponse au plus tard jeudi 11 août. Ses conclusions seront présentées le lendemain.