Niger: la compagnie de bus Rimbo rattrapée par le scandale des «Panama Papers»

Nouvelle vague de révélations en Afrique dans l’affaire des Panama Papers. Après l’Algérie et l’attribution opaque de marchés pétroliers, le Niger est concerné par une fuite massive de capitaux. Un géant des autobus nigériens aurait caché son argent aux Seychelles.  

À l’origine, c’est l’histoire d’un succès commercial : celle de Mohamed Rissa Ali, que tout le monde surnomme « Rimbo ». En 2003, il crée sa société Rimbo Transport Voyageurs : trois bus, qui ne font la liaison qu’entre Niamey, la capitale, et Maradi, à 650 kilomètres à l’est.

Les affaires fonctionnent et la société grandit. En quatre ans, « Rimbo » ouvre des lignes dans l’ensemble du pays : de trois bus, sa flotte passe à près de cinquante. Grâce à l’Union économique et monétaire ouest-africaine, le réseau d’autocars se développe même dans les pays voisins : le Burkina Faso, le Bénin, allant même jusqu’à relier la Côte d’Ivoire.

En 2008, alors que les affaires sont florissantes, Mohamed Rissa Ali fait appel au cabinet panaméen Mossack Fonseca. Il ouvre alors une société offshore, domiciliée aux Seychelles, ainsi qu’un compte bancaire. Il y dépose les revenus générés par sa société de transports.

Une première information évoquait la brève arrestation de Mohamed Rissa Ali à l’aéroport de Niamey en janvier dernier. Mais le directeur général de la douane est catégorique : ce n’est pas Mohamed Rissa Ali qui avait été arrêté avec une forte somme d’argent, 10 milliards de francs CFA soit plus de 15 millions d’euros.

« Nous n’avons jamais saisi un seul centime sur ce monsieur. En tous les cas, pas la douane nigérienne, je suis formel là-dessus », explique Issaka Assoumane. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a bien eu une arrestation à l’aéroport. Le directeur des douanes donne même quelques précisions : « C’est vrai, à un moment donné, on a saisi des devises au niveau de l’aéroport international de Niamey, d’une certaine importante. Mais c’est sur des non-Nigériens, des opérateurs économiques d’un pays voisin en transit au Niger sur Dubaï ».

Nous avons essayé de joindre la société de Mohamed Rissa Ali qui, pour le moment, ne répond pas à nos appels. Aujourd’hui, sur le site du Consortium des journalistes d’investigation, à l’origine des Panama Papers, sa société est toujours inscrite comme « active ».

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