Le groupe Crédit Agricole Suisse aurait administré via le cabinet Mossack Fonseca près de 1130 sociétés offshore depuis les années 1990, pour le compte de ses clients, grâce à ses filiales monégasque et luxembourgeoise.
La banque a immédiatement rétorqué qu'elle a progressivement cessé de telles activités, et même qu'elle les a arrêtés définitivement depuis 2015.
Problème : les documents internes du cabinet panaméen viennent éclairer la méthode adoptée par la banque. En vendant, en effet, le Crédit Agricole Suisse Conseil, le bras armé de la CA pour les activités offshore, au groupe mauricien NWT, rebaptisé NWT Conseil, le groupe aurait continué à servir ses clients comme avant, et notamment à gérer leurs actifs non bancaires.
Selon Le Monde, la banque BNP Paribas aurait effectué un tour de passe-passe similaire. C'est par le biais de l'externalisation de leur conseil offshore, que les banques en question auraient affiché un bilan propre, tout en continuant à profiter du système.
« Suite aux informations de presse », le ministre français des Finances Michel Sapin « a demandé des explications aux présidents des deux établissements bancaires cités », indique un communiqué de Bercy. « Ceux-ci lui ont fourni de premiers éléments » mais « le ministre les verra dans les tout prochains jours », ajoute le ministère. « Il ne serait pas tolérable que des banques puissent permettre des opérations de fraude, d'évasion fiscale ou de blanchiment », a réagi M. Sapin, cité dans le communiqué.
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