La crise qui ébranle Juba depuis le début du mois a fait une nouvelle victime : l'opposition. Car si le nouveau vice-président a été nommé par le président Salva Kiir, Taban Deng Gai a été désigné par des dirigeants de son propre camp. La scission dans le SPLM-IO est désormais officielle.
Le nouveau vice-président affirme qu'il ne fait que remplir « un vide » et qu'il cédera sa place à Riek Machar « avec plaisir » si ce dernier revient à Juba. Mais du côté de Riek Machar, on répète que la nomination de Taban Deng Gai est illégale et sans valeur. On rappelle que les dissidents, à commencer par Taban Deng Gai lui-même, ont été exclus du SPLM-IO la semaine dernière.
James Gatdet Dak, un porte-parole de Riek Machar, accuse le président Salva Kiir de « complot » pour se débarrasser de son numéro deux et préparer la guerre. Un coup de poker institutionnel qui pourrait être lourd de conséquences dans les jours qui viennent : si les politiques sont à couteaux tirés à Juba, les chefs de faction armée le sont aussi dans l'intérieur du pays.