Ce n'est pas une surprise. Taban Deng Gai était pressenti depuis plusieurs jours pour prendre le siège de son ancien leader Riek Machar. Le chef de guerre est un homme puissant. Ancien commandant dans la guerre d'indépendance contre Khartoum et ex-gouverneur de l'état d'Unité, il avait été le principal négociateur de Riek Machar pour l'accord de paix d'août 2015.
Ses désaccords avec son mentor étaient de plus en plus visibles. Taban Deng Gai s'était même rangé du côté du président Salva Kiir dans son refus d'accepter une force neutre d'interposition. Des dissensions telles qu'il y a une semaine, Riek Machar avait démis de ses fonctions son ancien bras droit.
Pour le chercheur Miklos Gosztonyi, nommer Taban Deng Gai à la vice-présidence est une nouvelle manœuvre du président Salva Kiir pour torpiller l'accord de paix et forcer Riek Machar à reprendre les armes.
Taban Deng Gai a au passage été nommé par une centaine de cadres de son mouvement, affaiblissant un peu plus Riek Machar dans son propre camp. Pour Miklos Gosztonyi, ce coup dur pourrait permettre d'évaluer l'influence réelle et la capacité à mobiliser de l'ex-chef rebelle au sein de son ethnie Nuer. « De nouveaux combats sont donc à craindre », conclut l'expert.