Pour conquérir l'Afrique, la Corée du Nord n'a tiré aucun missile. Il lui a suffi d'envoyer des entreprises publiques. Mais les Nations unies ont durci leurs sanctions contre Pyongyang après son quatrième essai nucléaire, en janvier. Elles interdisent désormais toute coopération militaire avec la Corée du Nord.
Un certain nombre de pays africains sont dès lors dans le collimateur des experts de l’ONU dont l’Ethiopie et l'Ouganda. Addis-Abeba fait valoir qu'en matière d'armements son fournisseur nord-coréen lui fait les meilleurs prix. Il lui donnerait même accès à des technologies de pointe que d’autres ne veulent pas lui céder. Dans ce domaine, la Corée du Sud, éternelle rivale de Pyongyang, en Afrique comme ailleurs, pourrait prendre le relais. Des négociations seraient déjà en cours, selon des observateurs.
La coopération militaire entre Pyongyang et l’Ouganda a elle aussi longtemps été bonne. Kampala dit avoir l'intention de continuer à acheter des armes non létales à la Corée du Nord. Mais à la fin mai, le président Museveni a signé un pacte de défense avec la Corée du Sud pour, selon le ministère ougandais des Affaires étrangères, « combler le vide » laissé par la Corée du Nord. Ce qui ne veut pas dire que Kampala entend rompre ses relations diplomatiques avec Pyongyang.