Afrique du Sud: ouverture d'une enquête contre une juge pour propos racistes

En Afrique du Sud, une juge de la Haute cour de Pretoria va faire l'objet d'une enquête après des propos racistes. Lors d'une conversation sur Internet, la juge en question a affirmé que le viol faisait partie intégrante de la « culture sud-africaine noire ».

La juge Mabel Jansen a demandé à être mise en congé le temps de l'enquête.

Elle a provoqué un tollé après avoir écrit dans une conversation privée sur Facebook que « dans leur culture, une femme est là pour leur [les hommes] donner du plaisir. C'est vu comme un droit absolu et son consentement n'est pas requis ». 

La conversation a eu lieu entre cette magistrate et une militante anti-raciste et a été publique cette semaine provoquant l'indignation sur les réseaux sociaux, y compris dans les rangs de la magistrature.

Pour Lutendo Sigogo président de l'association des avocats noirs, cette magistrate ne peut exercer sa profession. « Quand vous êtes dans une Cour et que vous allez juger quelqu'un, vous ne devez pas être influencé par quoi que ce soit en dehors de la loi, en dehors des faits qui vous sont présentés », confesse Lutendo Sigogo. Le président de l’association des avocats noirs ajoute : « Si l'on prend cette juge - qui affirme que tous les hommes noirs sont des violeurs - elle a déjà des préjugés. Et donc elle ne peut pas être impartiale. A partir du moment où vous comparaissez devant elle, si vous êtes un homme noir, vous êtes comme tous les autres, vous êtes un violeur. »

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La Commission de la magistrature a immédiatement réagi, annonçant l'ouverture d'une enquête pour atteinte au code de déontologie. De son côté, la juge Mabel Jansen a demandé à être mise en congé le temps de l'affaire. Depuis le début de l'année, plusieurs incidents racistes ont éclaté, venant ternir l'image de la nation arc-en-ciel.
 

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