Afrique du Sud: violentes protestations contre le redécoupage électoral local

Une vingtaine d'écoles a été incendiée cette semaine au cours de violentes manifestations dans la province du Limpopo. Les habitants manifestent contre le redécoupage électoral de municipalités, à trois mois d'un scrutin local. 

Les troubles ont débuté lundi soir dans trois villages de la province du Limpopo. Les résidents de ces localités s'opposent au rattachement de leurs villages à une nouvelle métropole, suite à un redécoupage électoral. Un redécoupage qui se fait également sur fond de division ethnique.

En fin de semaine, une vingtaine d'écoles avait été saccagée. Et 26 000 élèves privés de cours. Pour le chef de l'Etat, Jacob Zuma, ce genre de vandalisme est inacceptable. « Aucun grief ne peut justifier la destruction de propriétés, surtout d'écoles censées aider les jeunes générations à sortir de la pauvreté, de l'inégalité et du chômage. Nous ne pouvons accepter que des gens se livrent à ce genre de comportement criminel. Manifester est permis mais cela doit se faire de façon pacifique. »

Province pauvre

D'autant plus que le Limpopo représente une province pauvre ou le manque d'écoles, d'enseignants et de matériel est chronique. Le chef de l'Etat a d'ailleurs suggéré qu'il pourrait y avoir d'autres motivations, notamment politiques, derrière ces dégradations.

Mais pour Ivor Sarakinsky, de l'université de Wits, la population est tout simplement frustrée. « Je pense qu'il s'agit simplement de gens pauvres et désespérés qui essayent de trouver un moyen de se faire entendre alors qu'ils ont l'impression de ne pas avoir été consultés pour des décisions qui affectent leur vie. C'est une stratégie de surenchère afin d'être entendu », estime-t-il.

L'Afrique du Sud connait un record de manifestations violentes, souvent liées au manque de services publics dans les zones rurales.

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