Les éléments sont en l'état insuffisants pour juger, voilà la seule conclusion énoncée le juge. A la grande surprise des accusés, et de leurs avocats, après une dizaine de jours de procès et deux mois de mise en délibéré un supplément d'information a finalement été ordonné.
Combien d'argent a effectivement disparu en janvier 2011 des coffres de la BCEAO ? A quels montants s'élèvent les préjudices ? Ces questions, pourtant au cœur de l'affaire, seraient toujours sans réponse selon le magistrat. Pour la défense, qui ne cesse de dénoncer un procès politiquement orienté, c'est la preuve que le dossier n'est pas consistant. « Ça me révolte en fait, des procédures interminables…, s’indigne maître Félix Bobré, alors qu’on croit être au bout du tunnel. Qu’on nous dise : retourner à la case départ, moi ça me surprend ».
Face au procureur qui avait requis vingt ans de prison à l'encontre des principaux prévenus, les avocats de la défense ont eux demandé l'acquittement. Dans ce procès, aux côtés de 7 huissiers, Gilbert Aké N'Gbo, Premier ministre de Laurent Gbagbo pendant la crise post-électorale et Désiré Dallo, alors à l'Economie et aux Finances, sont sur le banc des accusés. L'ancien président, détenu à la Cour pénale internationale et son ex-ministre du Budget Justin Koné Katinan, en exil au Ghana, sont eux jugés en leur absence.
Le verdict est désormais promis pour le 21 juin.