Mardi après-midi, deux militants du MPS [Mouvement patriotique du salut], le parti du président sortant, avaient installé des podiums et des chaises à la place de la Nation. Plusieurs banderoles évoquant la réélection au premier tour d’Idriss Déby avaient aussi été déployées. « Nous nous apprêtons à faire la fête ce soir, notre candidat sera réélu au premier tour », avaient alors expliqué ses militants. Ne voyant rien venir après 20 heures, ils ont finalement rangé les chaises et sont rentrés chez eux avec l’espoir de voir les résultats tomber ce mercredi.
Lundi, ce sont dix partis politiques d’opposition qui ont indiqué pour leur part « que le recours à un deuxième tour [était] inévitable pour départager les candidats en compétition, toute attitude ou prétention contraire serait de nature à provoquer des conflits post-électoraux ».
Des déclarations qui en rajoutent à la tension perceptible depuis la fin de la campagne. A Ndjamena, un impressionnant dispositif sécuritaire est déployé aux endroits stratégiques de la ville chaque soir. Ce mercredi, malgré la fin de la grève sèche et illimitée lancée par l’Union des syndicats du Tchad, la ville semble tourner au ralenti.