Le tribunal a fait très vite, jeudi à Ndjamena. Dès 8 h du matin, le dossier des quatre leaders de la société civile a été vidé, prenant de court les jeunes qui faisaient le siège du palais de justice à chaque audience. Les quatre leaders sont finalement condamnés à quatre mois de prison avec sursis, et interdiction de mener des activités subversives. Dès jeudi après-midi, ils ont pu rentrer chez eux.
Pour autant, le verdict ne satisfait pas leur avocate, Me Delphine Djiraïbé. « Vous savez que ce sont des responsables d’associations, vous savez à quoi ils sont engagés. Et on leur interdit d’ouvrir la bouche, de parler, tout simplement. Et cela est encore une limitation des libertés que nous dénonçons », explique-t-elle.
La défense indique avoir fait appel de cette décision. Et pour le président de l’Union des syndicats du Tchad, Barka Michel, la grève sèche et générale déclenchée suite à ces arrestations est maintenue : « La grève va se poursuivre jusqu’à la libération du camarade Albissaty Saleh Allazam », prévient-t-il.
Le procès du docteur Albissaty Saleh Allazam, cinquième leader de la société civile arrêté dans le même cadre, aura lieu lundi prochain. « Il est là-bas, justement, parce qu’il a suppléé à ceux qui étaient arrêtés dans un premier temps. Et toutes nos actions vont continuer jusqu’à ce que notre camarade soit libéré », assure Barka Michel.