Pendant la grève au campus c’est la nonchalance, on se promène d’un bâtiment à l’autre en petits groupes, ou on se retrouve autour d’une tasse de thé. Mais il y en a aussi des plus studieux : « Je suis venu ici pour apprendre mes leçons, comme on a des grèves, j’[en] ai profité pour réviser », explique un étudiant. A ses côtés, même préoccupation : « On en profite pour réviser parce que bientôt c’est les examens, c’est tout ce qu’on fait. »
Abdou et ses camarades se retrouvent eux en débat autour de la question des bourses, leur rehaussement, leur paiement régulier : « Nous, ce que nous déplorons surtout, c’est les retards. Les retards que l’Agence nigérienne des allocations et de la bourse est en train d’entretenir. »
Au siège du syndicat estudiantin, le secrétaire général de l’Union des étudiants nigériens à l’université de Niamey, Salaou Chaïbou, insiste surtout sur le problème de la disponibilité des enseignants. « Aujourd’hui, les enseignants-chercheurs à l’université de Niamey, au lieu de se consacrer aux travaux de recherches scientifiques, sont plus occupés par les questions politiques, à la recherche d’une nomination, aussi minime soit-elle. »
Cette grève intervient quelques jours à peine après la formation du nouveau gouvernement mis en place après l’investiture de Mahamadou Issoufou pour un second mandat à la tête du pays.