Une stratégie n'est jamais figée, il faut savoir s'adapter. Voilà comment l'opposition justifie le changement de cap opéré ce week-end. Mais cette adaptation n'est pas du goût de tous. Plusieurs jeunes militants vivent cette normalisation comme un renoncement et assurent ne pas comprendre qu'il n'y ait pas eu de débat sur la question.
Pour certains, l'opposition est rentrée au bercail simplement pour pouvoir participer aux prochaines élections locales. D'autres expliquent que cette décision permet en fait de couvrir les députés qui ont déjà pris leur liberté en allant toucher leur prime contre l'avis de leur parti. « On évite ainsi un effritement qui ferait désordre », confie un proche du parti Lumana.
Du grain à moudre pour les critiques
« Notre retour à l'Assemblée ne fait pas l'unanimité », reconnaît un cadre du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) avant d'ajouter : « celle de suspendre notre participation n'avait pas fait que des heureux non plus ».
Ce changement de cap donne en tout cas du grain à moudre à ceux qui étaient déjà très critiques face aux hésitations de l'opposition durant la campagne du second tour. Après de longues discussions, elle avait finalement boycotté le scrutin présidentiel, mais maintenu son candidat. Elle a depuis appelé ses électeurs à la résistance citoyenne sans jamais mettre en œuvre son plan d'action.