Cette élection présidentielle devrait permettre de mesurer le poids de chaque leader politique au Tchad. A commencer par le président sortant, Idriss Déby, originaire du nord. Au pouvoir depuis 1990, Idriss Déby propose de poursuivre ses chantiers d’infrastructure et d’améliorer le secteur agricole. Lors de son meeting de clôture vendredi, Idriss Déby affichait sa volonté de remporter l’élection d’ « un premier tour KO ».
« Stratégie de l'émiettement »
Face à lui,douze candidats, la plupart originaires du sud, affirment incarner une opposition soudée, prête à se serrer les coudes en cas de second tour. Il y a parmi eux d’anciens ministres qui se sont désolidarisés d’Idriss Déby. Mais aussi des députés et maires frondeurs. Reste à savoir si cette « stratégie de l’émiettement », selon les mots d’un candidat, va effectivement porter ses fruits.
Pour la Céni enfin, cette élection a valeur de test. Cette institution va en effet utiliser pour la première fois un système électoral basé sur la biométrie. Un procédé censé assurer la crédibilité du scrutin en atténuant les risques de votes multiples et de fraude.
Les attentes des électeurs
Du côté des électeurs, améliorer l'éducation, assurer la sécurité, et améliorer les institutions démocratiques. Telles sont les principales attentes exprimées à Ndjamena. « Notre préoccupation, explique cet homme, c'est de pouvoir faire paître tranquillement nos troupeaux dans la brousse, et élever nos enfants dans la quiétude. Vous avez vu, à côté de nous, il y a le phénomène Boko Haram, et certains de nos membres ont déjà été victimes de cette violence dans la région des îles du lac Tchad. C'est tout cela qui nous inquiète. »
« Il nous faut des écoles. Des écoles bilingues en français et en arabe. Car notre situation est liée à l'absence d'éducation : nous avons besoin de nous former et de former nos enfants », souligne une femme.
→ A (RE)VOIR : [Vidéo] Tchad: les enjeux de la présidentielle, le bilan d'Idriss Déby