Il y a d’un côté, le candidat Idriss Deby. Fort de plusieurs comités de soutien dans la capitale, le président sortant a mis l’accent sur le maintien de la sécurité pour faire face à Boko Haram.
Idriss Deby promet par ailleurs de poursuivre ses chantiers. Et la liste est longue : Idriss Deby veut notamment réaliser un chemin de fer, construire de nouveaux abattoirs pour mettre en valeur la filière de l’élevage. Ou encore, ouvrir un nouvel aéroport dans le sud du pays.
Face à lui, douze candidats d’horizons différents affichent une certaine unité autour d’un thème : celui du changement. Il y a parmi eux des députés comme Gali Ngoté Gata. Des figures de l’opposition comme le député Saleh Kebzabo. Ou encore Laoukein Medard, le maire de Moundou, capitale économique, réputée frondeuse. Tous promettent d’instaurer bonne gouvernance et réforme des institutions.
Ultimes meetings
Ce vendredi, les candidats ont aussi organisé leurs derniers meetings avant le premier tour dimanche. Le président sortant, Idriss Deby Itno a organisé un grand meeting au stade Idriss Ouya de Ndjamena.
Casquette jaune vissée sur la tête, Ousmane a bravé la canicule pour soutenir son candidat. Ce jeune homme originaire des îles du Lac Tchad est satisfait de la politique sécuritaire menée par Idriss Deby. « Maintenant le village est entièrement sécurisé par les forces armées, notamment les gendarmes et les militaires », affirme-t-il.
Une grosse foule de partisans est venue de chaque région du pays pour assister à ce dernier meeting. Outre la sécurité, ces militants sont préoccupés par des questions de développement. « Je veux que ce président poursuive ces chantiers : des structures de santé, éducatives, il y a beaucoup de choses, les routes », énumère Messi Rimadjita.
Le candidat Idriss Deby promet de nombreux chantiers : de nouveaux abattoirs, un nouvel aéroport à Moundou, dans le sud.
Et à ses douze concurrents, Idriss Deby adresse un message d’apaisement. « Jouons franc jeu : aucun débordement, aucune provocation, aucune attitude qui violerait les lois de la république ne peuvent être acceptés ! Ce pays-là vient de loin. Nous avons consenti des sacrifices énormes pour que la paix, la stabilité reviennent dans notre pays. »
Sur cette lancée, Idriss Deby appelle ses militants à voter dans le calme dimanche.
Saleh Kebzabo appelle au changement
« Le changement » est le mot clé qui a été le plus entendu sur la place de la Nation où le candidat Saleh Kebzabo a rassemblé ses partisans.
Des partisans qui sont venus avec l’espoir d’un changement à la tête de l’Etat le 10 avril prochain : « 26 ans au pouvoir et rien n’a changé. C’est pour cela que nous avons vu que monsieur Saleh Kebzabo va nous amener le changement », lance l'un d'eux. « Avec Kebzabo, nous savons qu’il y aura certainement un changement. Il y aura un Etat stable. Les jeunes vont accéder à la Fonction publique, avoir du travail », dit au autre.
Prenant la parole, Saleh Kebzabo a demandé à l’assistance de prouver dimanche au chef de l’Etat sortant que d’autres Tchadiens peuvent aussi gouverner le pays : « Et au bout de 25 ans, il se permet de dire que lui seul peut diriger ce pays, qu’après lui c’est le chaos, qu'après lui c’est le déluge. Est-ce que c’est vrai ça ? Il y a douze millions de Tchadiens qui pourraient remplacer Déby. Nous sommes douze millions de Tchadiens capables de le remplacer ».
Le chef de l’opposition a aussi exhorté ses militants à surveiller leur vote et mis en garde les opérateurs de téléphonie mobile contre toute coupure du réseau.