Sur le bord de la route, à l’ombre d’un arbre, deux bureaux de vote ont été installés en plein air. Un petit groupe de nomades s’agglutine autour d’un tableau affichant une liste d’électeurs.
Parmi eux, Ali ne voit pas son nom : « Je suis venu pour voter et on me dit de retourner au centre où j’ai pris ma carte d’électeur. Ça n’est pas possible. Ma préoccupation, c’est de pouvoir voter et de continuer la transhumance. Qu’on nous dise de repartir d’où on vient, ça n’est pas normal ».
L’énervement se lit sur les visages. Et selon plusieurs responsables, le recensement n’a pas permis d’inclure tous les électeurs.
« Plusieurs personnes disent ne pas avoir vu les équipes chargées du recensement. Dans certaines communautés de nomades, à peine la moitié des membres ont été recensés. D’autres n’ont quasiment pas vu d’agents recenseurs. Donc certains groupes n’ont pas du tout de cartes d’électeurs », explique une représentante d’une organisation de nomades.
Lors des précédents scrutins, ces électeurs étaient autorisés à voter dans n’importe quel bureau de vote. Mais pour cette élection, les membres de la CENI multiplient les contrôles afin d’éviter des fraudes, confie Yamal Grace, présidente du bureau de vote. « Dès qu'un électeur arrive, on essaye d'abord de vérifier son doigt, est-ce qu'il n'a pas l'encre indélébile. Et de deux, on essaye de voir s'il a une carte biométrique, et s'il en a, la troisième vérification se fait sur la liste, s'il a son nom sur la liste et là où il va voter, il revient plonger son doigt sur l'encre indélébile pour pointer devant son nom ».
Ce phénomène semble aussi toucher d’autres électeurs. Sur place, certains militaires déboussolés affirment être affectés par ce problème.