Connue et reconnue dans le monde entier, la « Vanille de Madagascar » vit des heures difficiles.
Irène Souchaud, présidente de la Plateforme Nationale de la Vanille, lance un appel au secours pour pérenniser la filière : « C’est un savoir-faire qui est en train de se perdre. On a besoin de professionnalisation, que chacun prenne ses responsabilités », souligne-t-elle.
Cueillies trop tôt, séchées artificiellement, mises sous vide non-conformes, les gousses perdent de leur qualité.
Pour Sylvia Pagès, Directrice générale du Commerce extérieur, ces abus peuvent être très dommageables pour le pays : « Le vrai problème aujourd’hui, c’est l’image de marque de Madagascar qui risque de périr, puisque nous avons des gens qui font carrément de la vanille pourriture, on va dire. Ils le mettent dans des sachets. Cela moisit. Ce n’est même pas de la vanille. C’est vraiment un produit qui est invendable », déplore-t-elle.
Mais vu le prix d'achat élevé du kilo de vanille - 220 dollars sur le marché local- la qualité importe peu pour les petits producteurs. A l'export, cette vanille sera revendue beaucoup moins chère : 65 dollars le kilo.
Henri Rabesahala, ministre du Commerce et de la Consommation a une explication : « La problématique de la vanille, aujourd’hui, est reliée avec ses problèmes de blanchiment d’argent qui sont surement reliés avec la filière du bois de rose. Ce sont des réseaux très larges. Il faut donc trouver et identifier les sources de ce blanchiment et attaquer les problèmes à ce niveau-là », a-t-il prévenu.
Difficile donc d'assainir et de reprofessionnaliser la filière de la vanille tant les moyens de l'Etat sont limités face à ceux des trafiquants, beaucoup plus puissants.