Partout dans Dakar, des affiches ont été fraichement collées. Toutes appellent à voter « oui » au référendum. Elles sont très colorées, excepté pour l’une d’elles, qui représente une carte du Sénégal aux couleurs rouge, jaune et vert du pays, sur fond blanc. En bas, de cette affiche, l’inscription « votez » est écrite en grand. Cette affiche, c'est celle du ministère de l'Intérieur, ministère chargé de l'organisation du scrutin. Elle est largement contestée par les militants du « non ».
« On voit que le "oui" est très visible, très lisible, en noir et sur un fond blanc. Le "non" écrit en blanc sur du rouge, par contre n’est absolument pas visible. Ce sont des pratiques d’un autre âge », explique Cheikh Tidiane Dieye, l'un des porte-paroles du « non ».
Interrogé sur cette affiche, le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, qui vérifiait l'organisation technique du référendum, s'est justifié sur son choix : « Il y a très peu de personnes parmi nous qui savent lire et écrire. Dans ces conditions, il faut qu’il y ait une différenciation pour que les gens puissent faire des choix avisés ».
Depuis le début de la campagne, le front du « non » dénonce la précipitation pour organiser ce référendum du 20 mars. Et cette fameuse affiche est à nouveau contestée : « La devise du Sénégal est : un peuple, un but, une foi. Ici, ils ont écrit « foi » avec un « e », c’est une faute impardonnable que même un élève d’école primaire ne ferait pas. »
Sur cette faute, le ministre de l'Intérieur a simplement noté qu'elle sera « rapidement corrigée ».