Parmi la dizaine de témoins cités dans l'acte d'accusation, l'un d’entre eux sort du lot. Il s'agit du capitaine en retraite David Kabuye. Le mari de l'ancienne chef du protocole de la présidence avait été arrêté à la même période que les deux hauts-gradés. Après avoir purgé six mois de prison pour « détention illégale d'arme à feu », il avait été arrêté une seconde fois, accusé « incitation au soulèvement », avant d'être acquitté en décembre dernier.
Le 19 août 2014, soit deux jours avant sa première arrestation, David Kabuye avait signé une déposition dédouanant Frank Rusagara. Cependant, lors du procès, le parquet s'est appuyé sur une seconde déposition du capitaine en retraite, cette fois à charge et rédigée alors que David Kabuye était en détention.
Propos critiques
Il y accuse le général en retraite d'avoir tenu des propos critiques visant, selon le parquet, à inciter des officiers à se soulever contre l'Etat.
Ce sont là des déclarations diamétralement opposées. Celle à charge a été faite « sous pression », selon l'avocat du général en retraite qui ne cesse de dénoncer, depuis le début du procès, des témoignages « montés de toute pièce ». Ces accusations sont énergiquement démenties par le parquet.