Les insurgés traversent régulièrement la rivière Komadougou Yobé pour mener des exactions côté Niger. Ils volent des vivres et du bétail, pillent des habitations, et égorgent souvent des villageois avant de regagner le Nigeria, et la saison qui s'ouvre est encore plus favorable à ce type d’exaction.
« Dès que le niveau du fleuve baisse, la traversée d'un côté à l'autre va être plus facile. Le côté nigérian n'est pas sécurisé. Ce sont les insurgés qui traversent facilement d'un côté à l'autre », explique Karl Steinacker le représentant du HCR au Niger.
La bande frontalière côté Nigeria demeure en effet infestée de combattants insurgés. Les habitants des villages, côté Niger, décident parfois d’abandonner leurs maisons par anticipation. Les déplacés disent qu’ils retourneront chez eux seulement si les autorités acceptent de déployer en permanence un détachement militaire dans leur village, pour l’heure elles s’y refusent. Du coup les défis humanitaires s’accumulent.
« Depuis quelques mois on voit cet afflux, qui pose vraiment des problèmes sur tous les plans. Sur le plan de la logistique, on est approvisionné avec des abris alors qu'on se trouve en hiver, il fait froid. Tous les autres services de base, la santé, les écoles restent fermés. On a vraiment un problème dans tous les secteurs », explique encore le représentant du HCR au Niger.
Les agences humanitaires sont d’autant plus mobilisées que la région de Diffa, qui compte parmi les plus pauvres du monde, accueille en parallèle environ 130 000 réfugiés nigérians installés pour certains depuis plus de dix-huit mois.