Gagamari n'est pas très loin de la frontière, à 40 minutes à l'ouest de Diffa sur la route de Zinder. Le village est pourtant perçu comme un havre de paix par les réfugiés qui y vivent. C'est le cas de Kaltoum Gomi. Cette jeune femme a fui Damasak il y a huit mois, lors d'une attaque. Et pour l'instant, pas question de rentrer : « Je ne veux pas rentrer au Nigeria pour l'instant. Ici, on m'a prêté un petit champ à cultiver. Si je dois partir, il faudrait que j’aie quelque chose comme ça là-bas. Mais surtout, il faudrait que la situation soit stabilisée là-bas. »
Yacouba Oumarou a lui aussi fui Damasak en novembre. Et il n'a pas l'intention d'y retourner de sitôt : « Certains sont retournés à Damasak parce qu'il y a les soldats nigériens et tchadiens là-bas. Moi, je n'y retourne pas tant que je n'ai pas la garantie que c'est sûr. Je vais rester là jusqu'à ce que le calme soit revenu à Damasak. »
Pourtant, Yacouba Oumarou est retourné au Nigeria depuis pour l'élection présidentielle au printemps dernier et pour voter Buhari : « On est parti à 5 000 personnes du sud du Niger pour voter à Maiduguri. Ils ont envoyé des véhicules pour les élections, donc on a pu élire le président, le gouverneur, les sénateurs. Après ils nous ont ramenés. C'est le gouverneur de Maiduguri qui a envoyé les véhicules. »