L'Union africaine avait déjà annoncé, vendredi, qu'elle ne laisserait pas un nouveau génocide avoir lieu sur son sol. Il s’agit donc d’une première mesure qui vient d’être adoptée et qui se traduit par l’envoi de cette force de stabilisation, sous l'égide de l'Union africaine, avec le support de l'ONU et de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est.
Cependant, il faut encore attendre l'accord du gouvernement burundais qui a quatre jours pour donner sa réponse. Joint par RFI, Smaïl Chergui, commissaire Paix et Sécurité de l'Union africaine, précise que cette force aurait pour but principal de ramener le calme dans le pays afin de rendre possible la tenue d'un dialogue inclusif.
« Nous sommes extrêmement préoccupés au niveau de l’Union africaine, d’où l’intérêt de toutes ces positions prises par le Conseil paix et sécurité, en particulier l’envoi d’une force de stabilisation - du niveau d’une brigade, c’est-à-dire 5 000 hommes - y compris l’unité police pour stabiliser la situation. Cette force se veut d’abord une contribution à ramener un peu la quiétude dans le pays. C’est ce qui va nous permettre d’arriver à la mesure phare, à la mesure importante, à travers laquelle nous souhaitons que ce problème commence à se régler, à savoir le dialogue inclusif. Evidemment il y a un délai qui a été fixé et nous espérons que nous obtiendrons rapidement la réponse du gouvernement en faveur de ce déploiement. Si ce n’est pas le cas, évidemment il y a des mesures que vous pouvez prévoir dès maintenant, y compris l’imposition de sanctions », a déclaré Smaïl Chergui.
Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a ainsi donné quatre jours au gouvernement du Burundi pour accepter l'arrivée de cette force. Le CPS a prévenu que si Bujumbura devait s’opposer à l’envoi de cette mission, l’UA prendrait donc « des mesures supplémentaires ».
Trois priorités
Selon Smaïl Chergui, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a trois priorités, à savoir le renforcement du personnel humanitaire sur place, l'envoi de cette force de stabilisation avec l'appui du reste de la communauté internationale et la reprise du dialogue pour une solution politique au Burundi.
« La situation connait un glissement dangereux. Dans cette phase-là, on est presque en guerre civile. C’est cela qu’il faut craindre tout de suite. Evidemment, nous avons nos propres observateurs des droits de l’homme et militaires. Nous attendons toujours de pouvoir les ramener à cent au lieu de trente, actuellement. Deuxièmement, évidemment c’est d’envoyer cette force de stabilisation du niveau d’une brigade, donc c’est-à-dire 5 000 hommes, y compris l’unité police, pour stabiliser la situation. Cette force sera évidemment sous commandement de l’Union africaine. Ces forces viendraient essentiellement de la Force est-africaine. Son mandat est celui de stabiliser le pays, de le préparer à une solution politique, inclusive. On devrait s’attendre à ce que le Conseil de sécurité applique pleinement ce déploiement et donne les moyens à l’Union africaine pour l’accomplir dans des conditions acceptables », a expliqué Smaïl Chergui.