Avec notre correspondante à Strasbourg, Joana Hostein
Le Parlement européen va plus loin que dans sa déclaration commune avec les pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), adoptée lors du sommet du 9 au 12 décembre à Bruxelles.
Les eurodéputés ont décidé de réévaluer leur position après les évènements du week-end qui ont fait au moins 87 victimes. Ils demandent le déploiement d’une mission de maintien de la paix, sous conduite africaine, en cas « de détérioration de la situation sécuritaire au Burundi ».
L’objectif affiché est clair : éviter une guerre civile et une propagation de la violence dans la région.
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« Non seulement, ce sont des assassinats aujourd’hui de Burundais, mais c’est aussi un embrasement qui risque de se passer dans la région : au Rwanda qui a vécu également un génocide, au Burundi qui a vécu une guerre civile en 2005 et au Congo qui a de grosses difficultés dans la région », a expliqué l’eurodéputée socialiste belge, Maria Arena.
Et d'ajouter : « Il faut vraiment qu’on soit très attentifs parce que c’est une situation explosive qui se passe dans la région des Grands Lacs. » Pour les députés européens, la Cour pénale internationale (CPI) doit enquêter sur les violations présumées des droits de l’homme.
Enfin, disent-ils, il faut que l’Europe étende ses sanctions à l’encontre du régime et qu’elle gèle toute aide non humanitaire au gouvernement du Burundi, dont le budget dépend pour un quart du soutien européen.