Comme il le fait depuis le début des violences qui ont émaillé la contestation initiée il y a 8 mois, le pouvoir burundais rejette tout risque de génocide et dit travailler à la cohésion. Willy Nyamitwe, le chargé de communication de la présidence, accuse ceux qui ont voulu d'abord appeler à l'insurrection d'utiliser maintenant « l'arme de la médisance » pour ostraciser le gouvernement de Pierre Nkurunziza. Et de mettre en cause pêle-mêle l'opposition en exil, les diplomates européens et du Rwanda de pousser pour cette résolution africaine.
Quatre jours pour donner une réponse
Cette résolution exige d'abord l'aval des autorités. Ces autorités burundaises ont 96 heures pour donner suite ou non à cette résolution. Sinon, le déploiement de la force dite « est-africaine en attente » devra être soumis au vote de l'UA et trouver l'adhésion de 2/3 des Etats. Cette résolution a été votée à la suite de la visite d'une délégation de la Commission africaine des droits de l’homme, entre le 7 et le 13 décembre dernier, pour enquêter sur les possibles exactions dans le pays depuis le début de la crise en avril 2015.
Selon la Ligue burundaise des droits de l'homme, les violences depuis les attaques de trois bases militaires vendredi dernier, à Bujumbura, ont fait au moins 154 morts parmi les civils.