Il y a une dizaine de jours, à l'université Haramaya, à l'est du pays, la manifestation a rapidement dégénéré. La police a tiré sur la foule et trois étudiants ont été tués. Des manifestations ont éclaté dans les principales universités de la province, à savoir Ambo, Wolisso, Jimma ou encore Adama. La plupart des routes sont barrées, le réseau téléphonique et Internet y sont régulièrement coupés.
Les tensions sont nées du programme d'agrandissement d'Addis-Abeba. Le gouvernement régional oromo n'a pas eu son mot à dire et c'est bien ce manque de respect du fédéralisme que pointent les opposants. L'élargissement de la capitale prévoit de grignoter sur leur territoire. Pour les Oromos qui ont toujours été marginalisés par les gouvernements successifs, il s’agit d’un accaparement des terres.
L'État éthiopien, lui, s'est défendu plaidant que ce programme prévoit d'apporter des services de base aux zones les plus reculées.
L'an passé déjà des protestations sanglantes avaient éclaté. Le Congrès fédéraliste oromo considère l'Éthiopie comme proche de la désintégration. Le parti d'opposition dénonce l'abus de violence par les services de sécurité du pouvoir central.