Semayawi, le Parti bleu en amharique, est sans doute la principale force d’opposition du pays. Mais cela ne lui suffira à priori pas à avoir le moindre élu à l’Assemblée Nationale. Le régime a obtenu la totalité des 442 sièges déjà connus, et pourrait très bien rafler les 105 encore en attente.
Le parti estime ainsi que le scrutin, tout comme la campagne et le processus en général, ont été complètement faussés. Mais son président, Yilkal Getnet, dit ne pas regretter d’avoir joué le jeu de l’élection : il a pu démontrer que le multipartisme prôné par le gouvernement n’était qu’une façade et que la démocratie était bafouée en Ethiopie.
Dans cet ordre d’idée, le parti d’opposition ne compte pas déposer de recours : il n’a aucune confiance dans la Commission électorale chargée de régler les contentieux. Le Parti bleu, apparu seulement ces dernières années, souhaite en revanche continuer la mobilisation pacifique qui l’a fait connaître, notamment grâce à l’utilisation des réseaux sociaux.
Mais si son action a pu avoir un peu d’écho avant le scrutin, qu’en sera-t-il dans les semaines à venir ? Maintenant qu’il est reconduit pour un bail de cinq ans, le régime va-t-il lâcher un peu la bride ? Selon le Parti bleu, une cinquante de membres auraient été arrêtés pendant la campagne, et seraient toujours en prison. Leur sort sera une première indication de l’atmosphère politique à venir, après une élection qui n’aura donc rien changé aux rapports de force en vigueur depuis dix ans.