Dans les ambassades et les ONG d’Addis Abeba on ne parle que de cela, de cette catastrophe alimentaire qui se profile lorsque jusqu’à 15 millions d’Ethiopiens n’auront plus de quoi manger en raison du manque de pluie et des récoltes perdues. Mais on en parle à mots couverts, car le gouvernement éthiopien veut rester discret.
Les autorités ne veulent aucune image d’enfants mal-nourris. Les ONG ont même reçu pour consigne de ne pas parler à la presse. L’Ethiopie veut que l’on parle de ses 10% de croissance économique par an, de ses grands chantiers, de son nouveau tramway à Addis Abeba. L’ONU dit pourtant que la malnutrition explose dans certaines parties de l’Afar et de la région Somali.
Le gouvernement éthiopien assure que la situation est sous contrôle et sous étroite surveillance. Il promet de puiser dans ses réserves de grains. En attendant, il quasi impossible pour la presse de se rendre sur place. Deux correspondants étrangers ont été brièvement arrêtés cette semaine alors qu’ils se trouvaient dans une zone affectée par la sécheresse.